Depuisquelques semaines, cette nouvelle mouture a Ă©tĂ© inaugurĂ©e par la sortie conjointe de trois titres-phares : La Jeunesse, Les Celtiques et Les Éthiopiques. Cette nouvelle maquette prĂ©sente une couverture Ă  rabats, avec la tĂȘte du marin en gros plan, une prĂ©sentation sans doute moins ‘vieillotte’ que la prĂ©cĂ©dente.
En juin dernier, lors de son passage Ă  Paris pour la publication du premier tome de son Journal, Joyce Carol Oates Ă©voquait la parution de son prochain roman Ă  l'automne, Fille noire, fille blanche. Le texte lui tenait particuliĂšrement Ă  coeur, disait-elle, pour l'ambiguĂŻtĂ© du sujet et des personnages. SituĂ©e dans les annĂ©es 1970, cette fiction a pour cadre un collĂšge amĂ©ricain prestigieux et dĂ©crit les relations complexes, ou plutĂŽt l'absence de relations, entre deux camarades de chambre Genna Meade, appartenant Ă  la famille du fondateur de l'Ă©cole, et Minette Swift, fille de pasteur et boursiĂšre. Genna est blanche, nourrie de libĂ©ralisme, cherchant sans cesse Ă  refuser les privilĂšges de sa caste. Minette est noire, obsĂ©dĂ©e par la religion la plus stricte et trĂšs distante vis-Ă -vis des autres Ă©lĂšves, en particulier de sa colocataire. A une Ă©poque oĂč les tensions raciales sont aiguĂ«s, Joyce Carol Oates montre Ă  quel point les bonnes consciences peuvent se fourvoyer, ou, pire encore, aggraver des situations dĂ©jĂ  tendues. Genna, dont les parents sont riches - des marginaux chic qui refusent l'ostentation -, arrive avec sa maladresse en bandouliĂšre. Minette a d'autres choses Ă  faire que d'accepter une aumĂŽne libĂ©rale. Elle est dĂ©peinte comme une fille plutĂŽt antipathique, mal dĂ©grossie et mĂ©prisante, face Ă  Genna, prĂȘte Ă  tout pour un sourire, un geste de reconnaissance. Autour de ces deux adolescentes, sur le campus, l'atmosphĂšre est glaciale et les regards soupçonneux. En parvenant Ă  reconstituer avec rigueur ces annĂ©es oĂč le mouvement hippie et la guerre du Vietnam secouaient l'AmĂ©rique, Joyce Carol Oates en montre les contradictions politiques et sociales, la vie quotidienne et les effets pervers de l'Ă©ducation. Intrigues familiales, violence et passionEmpoigner la rĂ©alitĂ©, dĂ©ranger, retirer les masques des bien-pensants, Joyce Carol Oates ne cesse de le faire depuis 1964 en publiant tour Ă  tour romans, nouvelles, polars, essais et recueils de poĂ©sie. Elle explique que l'Ă©criture est sa drogue "irrĂ©sistible et Ă©puisante". PrĂšs de soixante-dix titres et quelques oeuvres sous pseudonymes n'ont jamais entamĂ© son engagement vis-Ă -vis de la littĂ©rature, sans frivolitĂ© mais sans austĂ©ritĂ© non plus. Car Joyce Carol Oates est avant tout une artiste curieuse, voire chaleureuse, contrairement Ă  l'image que l'on a tendance Ă  lui coller. Enseignante Ă  l'universitĂ© de Princeton, elle aime Ă©changer avec de jeunes auteurs, transmettre ses connaissances. Lectrice passionnĂ©e, elle peut aussi se transformer en critique littĂ©raire enthousiaste, mais c'est son Ă©criture qui la porte, Ă  chaque minute de son existence, tournĂ©e essentiellement vers la crĂ©ation littĂ©raire. En lisant son Journal - qui n'Ă©tait pas destinĂ© Ă  la publication -, on cherche forcĂ©ment le processus, la porte cachĂ©e du laboratoire. Elle nous rĂ©vĂšle la vie calme d'une femme qui joue du piano, aime cuisiner et dĂźner avec des amis romanciers, collectionne les oeuvres d'art. Mais derriĂšre cette vie sociale, l'Ă©crivain solitaire cherche, doute, s'inquiĂšte du temps qui passe, multiplie la documentation avant d'oser enfin commencer Ă  rĂ©diger. FrĂ©nĂ©tiquement, inlassablement. Fille noire, fille blanche, comme l'extraordinaire fiction, Eux, parue en 1969 - quarante ans auparavant -, plonge dans des intrigues familiales oĂč la violence et l'amour mĂšnent Ă  la folie. Le rĂȘve amĂ©ricain est un piĂšge, semble-t-elle rĂ©pĂ©ter de livre en livre. Elle brise les dĂ©sirs de gloire Ă©phĂ©mĂšre dans Blonde en s'appropriant la figure de Marilyn Monroe, dĂ©crit les cauchemars des Ă©ternels exilĂ©s avec La fille du fossoyeur, gratte la perversion du couple dans Les chutes. Si frĂȘle en apparence avec son corps osseux et son visage pointu au regard mobile, Joyce Carol Oates est une femme obstinĂ©e, affirmant dans un essai intitulĂ© La foi d'un Ă©crivain "J'aime penser que l'art digne de ce nom est transgressif, dĂ©rangeant et non consolant." Depuis de nombreuses annĂ©es, son nom est citĂ© pour le prix Nobel de littĂ©rature mais ses publications frĂ©nĂ©tiques, ses succĂšs populaires et cette transgression sulfureuse n'ont pas - encore - emportĂ© l'adhĂ©sion du comitĂ© suĂ©dois. Les plus lus OpinionsLa chronique de Vincent PonsVincent Pons, avec Boris VallĂ©eLa chronique de Marion Van RenterghemPar Marion Van RenterghemLa chronique de Sylvain FortPar Sylvain FortLa chronique du Pr Gilles PialouxPar le Pr Gilles Pialoux Commentaires 25 ans aprĂšs la fin de la sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e originale, trois nouvelles adaptations animĂ©es de Cobra virent le jour et furent produites de 2008 Ă  2010: deux sĂ©ries d'OAVs intitulĂ©es "The Psychogun" et "Time Drive" adaptant les histoires Ă©ponymes du manga en couleurs ainsi qu'une nouvelle sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e. Celles-ci commĂ©morent par ailleurs le
L'autre jour j'ai regardĂ© Vacances Romaines en pensant que je l'avais dĂ©jĂ  vu... En fait non j'avais confondu avec Vacances Ă  Venise... En mĂȘme temps cela m'a rassurĂ© car j'avais Ă©tĂ© surprise de voir Audrey sur la pochette du dvd quand je pensais y trouver Katherine Hepburn. On va pas rentrer dans les dĂ©tails de comment fonctionne ma mĂ©moire, je pense que les meilleurs des meilleurs deviendraient fous Ă  essayer de suivre le fil de mes souvenirs. Donc me voilĂ  installĂ©e Ă  table pour regarder le film... Ah oui parce que le chat de l'enfer m'a pris mon spot sur le canapĂ© pendant que je dĂźnais du coup j'ai pas pu aller sur le canapĂ©. Attention je suis pas une maniaque et je peux m'asseoir n'importe oĂč sur mon canapĂ© mais c'est juste que ce coin lĂ  y a l'empreinte de mes fesses, il est prĂšs des fenĂȘtres et de l'accoudoir et surtout c'est le meilleur angle de la table du salon avec une prise pas loin pour l'ordi... Bref le chat de l'enfer pour je ne sais quelle raison enfin juste me pourrir la vie surement Ă  Ă©lu domicile lĂ  pour sa sieste au lieu de dormir dans son coussin Princesse cherchez pas plus loin... quand on surnomme son chat princesse et qu'on lui offre un coussin en forme de couronne et portant l'inscription Princesse il est impossible pour le chat de ne pas tourner mal!. Donc Ă  table avec un pot de cookie dough dans les mains c'Ă©tait pour cĂ©lĂ©brer le Bac de l'ex-dent d'acier... Bloody Mary en entrĂ©e et glace en dessert!, je me suis retrouvĂ©e dans du noir et blanc. Plusieurs constatations 1. En revoyant Audrey Hepburn... j'ai compris ce que ça voulait dire de "la structure dans le visage"!! Force est d'admettre que j'en suis dĂ©pourvue pas de vraies fossettes, pas de mĂąchoires clairement dessinĂ©es et pas de nez aristocratique... Du coup j'ai replongĂ© ma cuillĂšre dans les copains Ben & Jerry's 2. J'ai Ă©tĂ© surprise de la façon dont on lui coupe les cheveux dans la scĂšne chez le coiffeur... Les techniques ont du grandement Ă©voluĂ©e depuis le film ou alors l'acteur n'avait pas fait l'actor studio et n'avait pas regardĂ© travaillĂ© des coiffeurs avant sa grande scĂšne. 3. Mais j'ai Ă©tĂ© encore plus bluffĂ©e par le rĂ©sultat... Genre ouaip ok la classe 4. Et mon admiration a atteint des sommets quand j'ai vu ce qu'elle parvenait Ă  faire de sa nouvelle coupe sans ĂȘtre vraiment repassĂ©e par le coiffeur ou mĂȘme la maison notons que ceci n'aurait Ă©tĂ© d'aucune utilitĂ© vu qu'elle squatte dans la chambre de bonne d'un journaliste cĂ©libataire et qu'elle n'a pas pris de trousse de toilette avec elle en quittant le coliseum! 5. AprĂšs des annĂ©es Ă  visionner Coup de Foudre Ă  Notting Hill dĂ©couvrir que la scĂšne finale de la confĂ©rence de presse est quand mĂȘme clairement un clin d'oeil Ă  la scĂšne finale de Vacances Romaines mieux vaut tard que jamais me direz-vous... En fait je ne vous cache pas que j'ai aimĂ©... et j'ai justement aimĂ© de ne pas ĂȘtre embĂȘtĂ©e par les soucis du quotidien et que la coupe de cheveux trouve parfaitement sa place sans les millions de produits que nous avons toutes dans la salle de bain pour ne finir qu'avec un rĂ©sultat approchant vaguement celui du film. C'est magique c'est le cinĂ©ma. Et tout cela sans que cela soit choquant ou agaçant mais juste une parenthĂšse fraĂźche et bien menĂ©e. Ensuite j'ai aimĂ©, c'est mon cĂŽtĂ© old fashion surement le mĂȘme qui fait qu'en bonne rĂ©ac' que je peux ĂȘtre parfois je trouve normal que Meryl Streep ne quitte pas tout pour Clint dans Sur la Route de Madison, le sens du devoir et le haut standing des personnages qui n'ont pas de rĂ©elles faiblesses et sont droits. En fait lĂ  tout de suite j'ai envie de revoir Casablanca maintenant mais je vais attendre que le chat de l'enfer se soit cassĂ©e pour pouvoir le voir affalĂ©e sur mon canapĂ©. Tout Ă©tait grandement plus simple, on dirait quand on voit ce genre de films. Alors aprĂšs pour rire je me suis imaginĂ©e ce qu'il serait arrivĂ© si ça se passait de nos jours et tout de suite j'ai compris que vraiment ça n'aurait pas eu le mĂȘme cachet! En mĂȘme temps me direz-vous dans quel monde vivons-nous, Charles a bien Ă©pousĂ© Camilla la morale va mal les gens... oui je tente de faire des rĂ©fĂ©rences Ă  la famille royale c'est depuis que je suis en UK ça doit dĂ©teindre... ou pas!. Donc Vacances Romaines de nos jours... Je pense qu'avant que Gregory Peck ne la trouve elle se serait faite dĂ©pouillĂ©e somnolante sur son banc. Ensuite durant sa folle journĂ©e Ă  Rome, y aurait bien eu un imbĂ©cile avec un iPhone pour la reconnaĂźtre et la prendre en photo. En 30s la photo aurait Ă©tĂ© sur Twitter ou autre. GrĂące Ă  Google map elle aurait Ă©tĂ© retrouvĂ©e en deux temps trois mouvements par les services secrets de son pays. Du coup, Greg n'aurait pas eu la chance de montrer sa grande moralitĂ© et son amour en ne publiant pas de reportage sur la fugue de la princesses vu que de toute façon tout aurait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© mis Ă  nu sur le net. Mais c'est pas grave pour lui, un "super" scĂ©nariste de nos jours aurait rĂ©ussi Ă  faire en sorte qu'il y ait une scĂšne d'amour entre les deux protagonistes. Du coup Greg, la grandeur et tout le reste il s'en fiche un peu il n'en a plus besoin. Aussi bien ils auraient Ă©changĂ© leur numĂ©ro de tĂ©l et pendant quelques mois se seraient envoyĂ©s des sms et des whatsapp... voir ils se seraient retrouvĂ©s sur skype!!!!!! Ou alors Ă  la façon de nos comĂ©dies modernes, Audrey se la serait jouĂ©e indĂ©cise. C'est vrai que nous les filles on a tellement de choix en matiĂšre de chaussures, par exemple, qu'on hĂ©site toujours on va vers une puis vers l'autre on revient vers la premiĂšre pour finalement achetĂ© deux autres paires et du coup on a le mĂȘme soucis avec les hommes ira-t'il bien avec mon nouveau cardigan ou pas??? changer de cardigan ou d'homme?. Bref elle serait restĂ©e, puis aurait dĂ©cidĂ©e de partir... Et lĂ  le spectateur il aurait commencĂ© Ă  en avoir ras-le-bol. Vous voyez un peu le bordel??? Un peu plus et le rĂŽle en plus aurait Ă©tait donnĂ© Ă  une Jennifer Lopez... Alors en noir et blanc franchement ça a autrement de la gueule non? Je file je vais voir si j'ai avec moi le DVD de Casablanca ou si je vais devoir attendre pour le revoir!
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Description La fabuleuse histoire de ThĂ©o le peintre Ă  la recherche des couleurs perdues !Une histoire merveilleuse avec des illustrations extraordinaires qui Ă©merveilleront les enfants de 6 ans !Histoires et sucres d'orge, une belle collection d'histoires adaptĂ©es Ă  chaque Ăąge de l'enfant, de l'Ă©veil Ă  la lecture jusqu'Ă  ses 7 ans. Sujets Informations PubliĂ© par Date de parution 06 mars 2013 Nombre de lectures 0 EAN13 9782215123491 Langue Français Informations lĂ©gales prix de location Ă  la page 0,0174€. Cette information est donnĂ©e uniquement Ă  titre indicatif conformĂ©ment Ă  la lĂ©gislation en vigueur. Extrait Texte de Sophie de Mullenheim Illustrations de Sibylle DelacroixLe peintre et les couleurs perdues Il y a trĂšs longtemps, les hommes Ă©taient devenus si sĂ©rieux qu’ils avaient oubliĂ© comment rire. La joie avait quittĂ© leur coeur et le monde Ă©tait devenu triste. Les couleurs avaient disparu, laissant la place au noir. Et au gris de la poussiĂšre. L’un de ces hommes Ă©tait plus triste que tous les autres c’était ThĂ©o le peintre. Quand il regardait sa palette, il avait envie de pleurer. Au dĂ©but, il avait imaginĂ© un noir brillant, un noir foncĂ©, un noir plus clair
 Mais il avait beau faire, le noir Ă©tait toujours aussi noir et la vie, toujours aussi triste. Un jour, ThĂ©o se rĂ©veilla en sursaut. Pour la premiĂšre fois depuis des mois, il avait fait un rĂȘve en couleur. C’était si beau qu’il dĂ©cida de faire quelque chose il devait rĂ©veiller les hommes et retrouver les couleurs. EnquĂȘte de son pĂšre, elle part Ă  Paris en compagnie de Kylian, son ami noir, pour rencontrer un photographe cĂ©lĂšbre pour ses oeuvres en noir et blanc. Ana, 14 ans, est achromate de naissance : elle ne distingue pas les couleurs et voit tout en noir et blanc.
Une liaison passionnelle et rocambolesque, digne des plus grandes romances du septiĂšme art. Dans le rĂŽle de l’actrice qui fait chavirer les cƓurs Etchika Choureau, l’étoile montante du cinĂ©ma français. RĂ©vĂ©lĂ©e en 1953 par le rĂ©alisateur italien Michelangelo Antonioni, cette blonde incendiaire aux yeux vert Ă©meraude enchaĂźne les tournages et les couvertures de magazine. Dans le rĂŽle de l’amoureux transi Moulay Hassan, un jeune prince fougueux, connu du grand public français et destinĂ© Ă  devenir roi du Maroc. Tout les sĂ©pare ou presque. Etchika Choureau, nĂ©e Jeannine Paulette Verret, Ă  Paris en 1929, est française, chrĂ©tienne et divorcĂ©e de Max Choureau, un apiculteur. Le prince Moulay Hassan est marocain, musulman et son pays, qui lutte depuis des annĂ©es contre la prĂ©sence coloniale française, est en train de nĂ©gocier Ăąprement son indĂ©pendance. On dit que l’amour ne prĂ©vient pas. Alors que Moulay Hassan est Ă  Cannes pour une ablation des amygdales en 1956, il rencontre la fringante Etchika au cours de sa convalescence. TrĂšs vite, il tombe sous le charme de celle que les critiques qualifient dĂ©jĂ  de “nouvelle Danielle Delorme”, une autre actrice française cĂ©lĂšbre. Les deux amants se voient chaque jour et sillonnent La Croisette Ă  bord de la Chevrolet dĂ©capotable du prince, au grand dam des paparazzis qui ne parviennent pas Ă  les prendre en photo ensemble. Quelques mois plus tard, les deux tourtereaux sont rattrapĂ©s par la rĂ©alitĂ©. Le Maroc vient d’obtenir son indĂ©pendance et le prince hĂ©ritier se doit d’ĂȘtre aux cĂŽtĂ©s de son pĂšre pour l’aider Ă  gouverner un pays oĂč tout reste Ă  faire. Le feu de la passion “Chaque nuit, ils se racontaient des banalitĂ©s entrecoupĂ©es de je t’adore par-ci et de je t’aime par-là”Midhat Bourequat L’idylle ne prend pas fin, bien au contraire. Les sentiments des deux amants ne font que croĂźtre avec la distance. MalgrĂ© ses responsabilitĂ©s, Moulay Hassan parvient toujours Ă  se libĂ©rer pour sa dulcinĂ©e. Quand ce n’est pas une escapade de deux ou trois jours auprĂšs d’elle, ils passent d’interminables heures au tĂ©lĂ©phone. “Chaque nuit, ils se racontaient des banalitĂ©s entrecoupĂ©es de je t’adore par-ci et de je t’aime par-là”, se souvient Midhat Bourequat, chargĂ© Ă  l’époque de sĂ©curiser toutes les communications de la famille royale. Au palais, le prince hĂ©ritier ne cache rien de son histoire d’amour, tout le monde est au courant. Il donne mĂȘme des consignes officielles Ă  l’ambassade du Maroc Ă  Paris. “Moulay Hassan Ă©tait raide dingue d’elle”Une ancienne secrĂ©taire de l’ambassade En cas de besoin, Etchika Choureau doit ĂȘtre reçue Ă  tout moment et disposer d’un service diplomatique. Toutes les semaines, le prince y fait Ă©galement livrer des pĂątisseries marocaines, des bijoux traditionnels ou encore des objets de dĂ©coration artisanale. “Il Ă©tait raide dingue d’elle”, confie une ancienne secrĂ©taire de l’ambassade. Seule ombre au tableau, Mohammed V ne voit pas d’un trĂšs bon Ɠil les badinages de son fils avec une starlette française, qui plus est divorcĂ©e. En France, oĂč la romance entre Etchika Choureau et le “prince oriental” suscite l’engouement, la presse people spĂ©cule sur l’avenir de cette relation. En dĂ©cembre 1957, le magazine Noir et Blanc, aujourd’hui disparu, titre en Une “Le prince hĂ©ritier du Maroc va-t-il renoncer au trĂŽne pour une Française ?” “La tradition alaouite et le protocole du palais exigent qu’un prince Ă©pouse une Marocaine. Un mariage avec une EuropĂ©enne Ă©tait impensable”Midhat Bourequat La mĂȘme question taraude les esprits de la famille royale, dont certains membres interrogent le souverain sur l’éventualitĂ© d’un mariage entre l’actrice et le prince. “La tradition alaouite et le protocole du palais exigent qu’un prince Ă©pouse une Marocaine. Un mariage avec une EuropĂ©enne Ă©tait impensable”, commente Midhat Bourequat. Moulay Hassan fait fi du protocole, il se dit moderne, Ă©voluĂ© et francophile. N’étant pas Ă  un paradoxe prĂšs, il n’hĂ©site d’ailleurs pas Ă  faire poser sa belle parisienne en tenue traditionnelle zayane, une tribu berbĂšre du Moyen-Atlas. Des clichĂ©s qui seront publiĂ©s dans CinĂ© Revue, un magazine belge, en avril 1958. Pendant qu’il est occupĂ© Ă  mater violemment la rĂ©volte du Rif, Etchika Choureau tente de redonner une impulsion Ă  sa carriĂšre, qu’elle a mise entre parenthĂšses depuis un an. Elle dĂ©barque Ă  Hollywood en 1958 pour tourner Les commandos passent Ă  l’attaque et C’est la guerre Lafayette Escadrille, sous la direction de William A. Wellman. Les deux films font un flop au box-office. L’actrice dĂ©cide d’abandonner le cinĂ©ma et s’installe Ă  Rabat pour se rapprocher de son prince. Premier pas Ă  la cour Sur place, Etchika Choureau est installĂ©e dans une villa cossue du quartier Souissi avec gardes, chauffeurs et domestiques. Entre les deux tourtereaux, l’amour est au beau fixe. En plus des dĂźners aux chandelles et des week-ends Ă  Skhirat, Moulay Hassan n’a de cesse de couvrir sa bien-aimĂ©e de bijoux et des derniĂšres crĂ©ations de la maison Dior. Et si le couple privilĂ©gie l’intimitĂ©, le prince fait tout pour que sa compagne se sente Ă  l’aise en sociĂ©tĂ©. “Elle Ă©tait traitĂ©e comme une princesse et l’entourage du prince la considĂ©rait avec beaucoup de respect”, confirme Midhat Bourequat. Au sein de la capitale, l’ex-actrice se crĂ©e une nouvelle vie. Elle se lie d’amitiĂ© avec bon nombre de personnalitĂ©s françaises rĂ©sidentes au Maroc qui appartiennent, pour la plupart, au milieu des arts et de la culture. Des amis qu’elle finit par rencontrer chaque jour au “Club”, un prestigieux bar-restaurant de la ville. Quand son prince est trop absorbĂ© par les affaires du royaume, Etchika Choureau en profite pour voyager Ă  Marrakech, une ville qu’elle apprĂ©cie beaucoup, et Paris, oĂč elle frĂ©quente encore le milieu du show-business. Toutes les factures sont envoyĂ©es Ă  son petit ami, sur insistance de ce dernier. Et si certains lui prĂȘtent une image de croqueuse de diamants, d’autres en revanche estiment que c’était une femme digne, qui ne s’intĂ©ressait guĂšre au titre et Ă  la fortune. D’aprĂšs Midhat Bourequat et son frĂšre Ali, dont la famille Ă©tait proche du sĂ©rail, la relation des deux amants a aussi connu quelques anicroches, souvent dues au goĂ»t prononcĂ© du prince pour la gent fĂ©minine. Des infidĂ©litĂ©s sans importance selon Moulay Hassan, qui avait l’habitude de dire “Etchika, c’est Etchika”. Mohammed V aurait intimĂ© Ă  son fils de choisir entre sa jeune conquĂȘte ou le trĂŽne Selon Ignace Dalle, l’auteur de la biographie Hassan II entre tradition et absolutisme, au milieu de l’annĂ©e 1960, Etchika Choureau serait tombĂ©e enceinte et “s’imaginait dĂ©jĂ  reine du Maroc”. ExcĂ©dĂ© par cette relation qui va trop loin, Mohammed V aurait alors intimĂ© Ă  son fils de choisir entre sa jeune conquĂȘte ou le trĂŽne. Il le menace mĂȘme de le destituer de son rang de prince hĂ©ritier. Quand le prince devient roi Quelques mois plus tard, en fĂ©vrier 1961, Mohammed V meurt des suites d’une opĂ©ration chirurgicale bĂ©nigne. Un dĂ©cĂšs qui marque dĂ©finitivement la fin de la romance pour les deux amants. Au moment du drame, Etchika Choureau est Ă  Paris. Lorsqu’elle apprend la nouvelle, elle tente de joindre Moulay Hassan, en vain. De l’autre cĂŽtĂ© de la MĂ©diterranĂ©e, le prince doit maintenant assumer ses responsabilitĂ©s, les funĂ©railles de son pĂšre d’abord, et la prise du pouvoir ensuite. Et la tradition alaouite ne permettant pas Ă  un roi d’ĂȘtre cĂ©libataire, en parallĂšle des obsĂšques, le futur Hassan II Ă©pouse Lalla Latifa. MalgrĂ© la distance, Etchika Choureau est au courant de tout. Quatre jours aprĂšs la disparition de Mohammed V, elle arrive enfin Ă  contacter son amant. Déçue, le cƓur brisĂ©, Etchika jure de ne plus jamais lui adresser la parole. Pour lutter contre le chagrin d’amour, elle rĂ©cupĂšre ses affaires Ă  Rabat et se rĂ©installe Ă  Paris oĂč elle reprend le chemin des plateaux de tournage. En 1962, elle dĂ©croche le premier rĂŽle d’un film intitulĂ© La prostitution, rĂ©alisĂ© par Maurice Boutel. Elle y incarne une provinciale qui dĂ©barque par amour Ă  Paris et se retrouve finalement contrainte de vendre son corps. Elle joue ensuite dans AngĂ©lique marquise des anges de Bernard Borderie, en 1964, puis dans Paris au mois d’aoĂ»t de Pierre Granier-Deferre, en 1968. Le premier connaĂźt un succĂšs mitigĂ© tandis que le second est un vĂ©ritable bide. Cruel, le monde du cinĂ©ma n’attend jamais personne et dĂ©jĂ  de nombreuses autres actrices tiennent le haut de l’affiche. En revanche, sa brouille avec Hassan II ne dure pas trĂšs longtemps. Afin de justifier son rĂ©cent mariage, le jeune roi invoque l’obligation de se plier au protocole. “Lorsqu’il Ă©tait encore prince, Hassan II se disait Ă©voluĂ© et monogame. Pourtant, dĂšs la mort de son pĂšre, plusieurs femmes destinĂ©es au harem sont entrĂ©es au palais”Ali Bourequat Selon les frĂšres Bourequat, Hassan II n’aurait jamais pris le risque d’épouser Etchika Choureau, tant il Ă©tait respectueux des coutumes makhzĂ©niennes et impatient de dĂ©tenir le pouvoir. “Hassan II Ă©tait paradoxal. Lorsqu’il Ă©tait encore prince, il se disait Ă©voluĂ© et monogame. Pourtant, dĂšs la mort de son pĂšre, plusieurs femmes destinĂ©es au harem, dont des jeunes femmes issues des tribus zayane, sont entrĂ©es au palais”, raconte Ali Bourequat, dans une interview postĂ©e sur YouTube en juillet 2013. Cela n’empĂȘchera pas l’amour des deux protagonistes de se muer en amitiĂ©. D’aprĂšs les frĂšres Bourequat, Etchika Choureau dispose d’une certaine influence sur le monarque. Elle est au courant de tout ce qu’il se passe au sein du palais et connaĂźt toutes les femmes du roi. Plusieurs rumeurs insinuent Ă©galement que la jolie blonde aurait Ă©tĂ© mĂȘlĂ©e Ă  la disparition de Mehdi Ben Barka, en 1965. Son domicile parisien aurait servi de centre opĂ©rationnel pour les ravisseurs du leader socialiste, notamment les gĂ©nĂ©raux Mohamed Oufkir et Ahmed Dlimi. En 2004, au moment oĂč la France annonce son intention de lever le secret dĂ©fense sur les documents liĂ©s Ă  cette affaire, Etchika Choureau est entendue par le juge en charge du dossier. À la grande surprise de ce dernier, elle lui prĂ©sente le passeport d’Oufkir. Selon elle, il l’aurait oubliĂ© un jour oĂč il Ă©tait venu lui transmettre un message de Hassan II. C’est tout ce qui filtrera Ă  l’époque de cette audition, Ă  la suite de laquelle elle ne sera plus jamais inquiĂ©tĂ©e. Échanges de bons procĂ©dĂ©s À partir de 1966, Etchika Choureau met un terme dĂ©finitif Ă  sa carriĂšre d’actrice. Elle s’éloigne alors du tumulte mĂ©diatique et mĂšne une vie de jeune retraitĂ©e entre Paris, Rabat, Marrakech et ses multiples maisons de campagne. RĂ©conciliĂ©e avec Hassan II, l’ex-star voit les portes du palais s’ouvrir Ă  elle et frĂ©quente les membres de la famille royale. Deux ans plus tard, un nouvel homme entre dans sa vie. Il s’agit de Philippe Rheims, un commissaire-priseur richissime, extrĂȘmement reconnu en France. Etchika Choureau prĂ©sente son nouvel Ă©poux Ă  Hassan II, qui se lie rapidement d’amitiĂ© avec lui. À cette Ă©poque, le souverain fait construire plusieurs palais et rĂ©sidences secondaires Ă  travers tout le Maroc et il a justement besoin d’un dĂ©corateur d’intĂ©rieur. Son choix se porte naturellement sur Philippe Rheims, dont la salle aux enchĂšres contient des Ɠuvres d’art trĂšs rares. Lorsque les Rheims se rendent au royaume, notamment pour les fĂȘtes de NoĂ«l et les vacances d’étĂ©, ils sont accueillis avec faste. Ils ont toujours droit Ă  la plus belle suite de L’Amphitrite Ă  Skhirat ou de La Mamounia, Ă  Marrakech. Tout cela, Ă©videmment, aux frais du palais. “Personne ne devait contrarier les Rheims et, Ă  leur tour, ces derniers ne se mĂȘlaient jamais de ce qui ne les regardait pas”Midhat Bourequat Etchika Choureau et Philippe Rheims sont considĂ©rĂ©s comme des membres de la famille royale Ă  part entiĂšre. Quand le roi se rend Ă  Skhirat en famille et que les Rheims s’y trouvent Ă©galement, il envoie systĂ©matiquement les princes et les princesses leur dire bonjour. Philippe Rheims a mĂȘme le privilĂšge de jouer de longues parties de golf avec Hassan II. “Personne ne devait contrarier les Rheims et, Ă  leur tour, ces derniers ne se mĂȘlaient jamais de ce qui ne les regardait pas”, prĂ©cise Midhat Bourequat. ExceptĂ© ce jour de 1973, quand Philippe Rheims transmet au roi un message de la part des frĂšres Bourequat au cours d’une partie de golf. Le gĂ©nĂ©ral Dlimi, Ă  la tĂȘte des services de sĂ©curitĂ© marocains, serait en train de prĂ©parer un complot dans le but de renverser Hassan II. AussitĂŽt aprĂšs ces rĂ©vĂ©lations, la partie de golf est Ă©courtĂ©e. Quelque temps plus tard, Ahmed Dlimi en personne fait comprendre Ă  Philippe Rheims qu’il n’est plus le bienvenu au Maroc. Une interdiction de territoire qui ne va pas durer. TrĂšs rapidement, le couple français est Ă  nouveau accueilli Ă  bras ouverts au royaume tandis qu’en France, les Rheims invitent Ă  leur table les notables ainsi que les plus grands commis de l’Etat marocain, notamment Moulay Ali Alaoui, cousin de Hassan II et ambassadeur Ă  Paris. Khalti Etchika Aujourd’hui encore, Etchika Choureau continue Ă  figurer parmi les invitĂ©s de marque du palais Etchika Choureau conservera des relations amicales avec Hassan II jusqu’à la mort du souverain. Avec l’accession au trĂŽne de Mohammed VI, elle continue Ă  figurer parmi les invitĂ©s de marque du royaume. “Elle Ă©tait parvenue Ă  gagner la confiance et la considĂ©ration de Hassan II. Il l’avait introduite Ă  la cour, imposĂ©e comme un membre de la famille. Une fois qu’on a passĂ© cette Ă©tape, on revient rarement en arriĂšre”, assure une proche de la cour. En 2013, par exemple, Etchika Choureau faisait partie des convives du roi et de son Ă©pouse, Lalla Salma, Ă  l’occasion du rĂ©veillon du Nouvel An. En dehors des invitations royales, l’ancienne actrice, aujourd’hui ĂągĂ©e de 85 ans, aime passer l’hiver dans les palaces de Marrakech, loin de la grisaille parisienne et de la solitude des maisons de campagne. Elle tient Ă©galement Ă  transmettre son amour du Maroc Ă  ses petits-enfants. Ses proches la surnomment “Sa MajestĂ©â€ ou la “Grande Dame”, mais jamais personne ne se hasarde Ă  l’interroger sur son histoire d’amour avec le dĂ©funt monarque. “Elle ne parle pas. Ni de Hassan II ni du Maroc”, affirme Ali Bourequat, qui poursuit “MĂȘme si elle sait beaucoup de choses, pour elle Sidi, c’est Sidi.” Les maisons d’édition qui lui ont proposĂ© de publier ses mĂ©moires ont toutes essuyĂ© un refus. Etchika Choureau a fait son choix. Celui de se murer dans le silence et de conserver prĂ©cieusement tous ses secrets. Presse. Etchika et Moulay Hassan en Une L’hebdomadaire français Noir et Blanc a consacrĂ© sa couverture au couple et relate leur rencontre sur un ton trĂšs romancĂ©. En dĂ©cembre 1957, le magazine Noir et Blanc consacre une couverture Ă  l’idylle de l’actrice et du prince hĂ©ritier. L’article, intitulĂ© “Le prince hĂ©ritier du Maroc va-t-il renoncer au trĂŽne pour Etchika Choureau ?”, aborde finalement peu la question et brode sur la rencontre des deux amants dans un style trĂšs romancĂ©. Selon l’hebdomadaire, dĂšs qu’il fait la connaissance d’Etchika, Moulay Hassan “apprĂ©cie immĂ©diatement sa simplicitĂ© et une vraie gentillesse auxquelles d’autres jeunes actrices ne l’avaient pas accoutumĂ©, lorsqu’il les avait approchĂ©es. Elle se montra spontanĂ©e et gaie, trĂšs naturelle. Comme Ă  un vieux camarade, elle lui raconta comment elle Ă©tait parvenue Ă  sa jeune gloire d’actrice. Elle parla de son enfance dans le Loiret natal”. La starlette Ă©voque Ă©galement, toujours selon Noir et Blanc, ses Ă©tudes dans une Ă©cole de massage mĂ©dical puis son travail de “vendeuse de miel au pays du GĂątinais”. MariĂ©e Ă  un apiculteur en 1953, la belle a ouvert une boutique de miel Ă  Paris avant de suivre les cours de comĂ©die de RenĂ©e Simon. C’est Ă  ce moment-lĂ  qu’“Alain Cuny un acteur français la dĂ©couvrit et bientĂŽt, les spectateurs virent Ă  l’écran 
 la silhouette fragile et le regard romantique de cette jeune premiĂšre”. Devenue une star, Etchika Choureau quitte son mari. Moulay Hassan, de son cĂŽtĂ©, lui raconte comment il a passĂ© son enfance entre â€œĂ©tudes de droit, initiation aux sciences politiques et prĂ©paration Ă  la redoutable charge de prince hĂ©ritier ”, rapporte l’hebdomadaire, qui n’hĂ©site pas Ă  recrĂ©er le dialogue entre les deux tourtereaux en faisant parler le prince hĂ©ritier Ă  la premiĂšre personne. “ElevĂ© Ă  l’occidentale, Moulay Hassan s’adonnait Ă  de nombreux sports le tennis, le ping-pong, la natation et l’équitation”, dĂ©crit le journaliste, qui poursuit “Entre le prince musulman tournĂ© vers le monde moderne et l’ex-vendeuse de miel, l’amour vint tout doucement nouer des liens solides.” Une relation si forte, que la revue conclut son article par cette supputation “Moulay Hassan est tellement Ă©pris de la sĂ©duisante vedette qu’il envisagerait de renoncer Ă  ses prĂ©rogatives.” C’était mal connaĂźtre le futur roi. Glaoui-Aubry. L’actrice et le prince oriental, l’autre histoire Une autre Française trĂšs cĂ©lĂšbre a succombĂ© au charme d’un Marocain puissant. Il s’agit de CĂ©cile Aubry, une actrice, scĂ©nariste et rĂ©alisatrice française nĂ©e en 1928. Elle fait ses dĂ©buts en tant que comĂ©dienne dans Manon, un film d’Henri-Georges Clouzot 1949. GrĂące Ă  ce rĂŽle, elle devient le nouvel espoir du cinĂ©ma français et signe un contrat avec la 20th Century Fox. En 1950, elle se rend dans l’Atlas marocain pour tourner La Rose noire, rĂ©alisĂ© par Henry Hathaway. C’est lĂ  qu’elle rencontre Si Brahim El Glaoui qui n’est autre que le fils du pacha de Marrakech, Thami El Glaoui. Les deux amants se marient trĂšs vite et dans la plus grande discrĂ©tion. De leur union naĂźt un fils, Mehdi. En 1956, CĂ©cile Aubry et Si Brahim El Glaoui mettent fin Ă  leur mariage. MalgrĂ© cette sĂ©paration, l’actrice reste trĂšs discrĂšte sur cette histoire. L’une de ses rares dĂ©clarations sera la suivante “J’ai vĂ©cu dans une espĂšce de clandestinitĂ©, sans me montrer. Je mentais Ă  tout le monde, c’était trĂšs Ă©prouvant.” Alors qu’elle peine Ă  dĂ©crocher un premier rĂŽle, CĂ©cile Aubry, dĂ©sormais cĂ©libataire, se consacre Ă  l’écriture de scĂ©nario. À partir de 1965, elle Ă©crit et rĂ©alise la mythique sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e Belle et SĂ©bastien, dans laquelle son fils incarne le rĂŽle principal. Article publiĂ© dans le numĂ©ro 608 de TelQuel datant du 21 fĂ©vrier 2014.
\n que la jeunesse était belle en noir et blanc
Iltenta de changer d'expression et se. Accueil Rechercher S'enregistrer Connexion Le deal Ă  ne pas rater : Cartes PokĂ©mon Japon : le display PokĂ©mon Go de retour en stock sur Voir le deal Horses of legend :: Accueil :: Archives :: Archive des histoires :: Ère des DĂ©mons : De la jeunesse que diable ! (libre) Aller Ă  la fin ï»żBon, les filles, il faut qu’on parle. Nous Ă©tions en train de feuilleter les albums photos de nos grands-parents qui datent des annĂ©es 1950 et 1960, et nous avons bien vu que les styles » ont changĂ©. Mais nous ne sommes pas sĂ»rs d’évoluer dans le bon sens
 Alors, lĂąchez vos Stan Smith, vos leggings et autres ballerines pour revenir aux basiques ».À voir aussiDe la classe moyenne Ă  la petite bourgeoisie, les femmes des annĂ©es 1950 Ă  1960 Ă©taient extraordinairement stylĂ©es. Bien que la haute couture ne soit pas aisĂ©ment accessible on le conçoit, il faut admettre qu’il y avait de la classe. Les gars, vous ne payez rien pour attendre
Voici 25 photos qui prouvent que les femmes avaient de la classe et une prestance inĂ©galĂ©e, dans les annĂ©es 1950 et 1960 1. Sereine, avec sa tasse Teatime Nina Leen 2. Quand on court Ă  un rendez-vous Nina Leen 3. Pourquoi utiliser un gobelet ? C'est so 2016 ! pinterest 4. Elles osaient ! Et Ă  l'Ă©poque, ça ne choquait personne... Nina Leen 5. AprĂšs-midi brushing, Ă  Velib Nina Leen 6. OKLM pinterest 7. Une petite envie de lecture
 en toute simplicitĂ© Nina Leen 8. Poseeeeeeey Nina Leen 9. Des serviettes ? Pas besoin de serviettes ! Nina Leen 10. Le maillot bain une piĂšce, si iconique Ă  l'Ă©poque Nina Leen 11. "Ouah comment ça te va super bien !" Nina Leen 12. C'Ă©tait un dĂ©filĂ© de mode tous les jours, mĂȘme aux guichets ! Nina Leen 13. Mais non, je n’avais pas bu ! Elles Ă©taient trois, magnifiquement identiques ! » Nina Leen 14. MĂȘme quand il ne pleut pas, le parapluie est un accessoire de mode Nina Leen 15. Salopette Nina Leen 16. Ben quoi ? Oui, c'est comme ça que je lis. OKLM, comme disent les jeunes » Nina Leen 17. RĂ©union trĂšs sĂ©rieuse, trĂšs organisĂ©e, trĂšs prĂ©parĂ©e
 et trĂšs classe Nina Leen 18. Petit brunch dans le jardin Nina Leen 19. C’est moi qu’elle regarde ? Nina Leen 20. Devine qui je suis ? Nina Leen 21. On osait le maquillage farfelu Ă  la Twiggy dans les annĂ©es 60 Nina Leen 22. Bonheur fanĂ©, cheveux au vent, baisĂ©s volĂ©s
 » Nina Leen 23. Un parapluie assorti au bĂ©ret ? Quelle bonne idĂ©e ! Nina Leen 24. La mariniĂšre, y a que ça de vrai ! N'est-ce pas Jean Paul ? Nina Leen 25. Audrey Hepburn, la classe, tĂȘte de proue de la mode des annĂ©es 50 Nina Leen Avouez que vous auriez voulu vivre Ă  cette Ă©poque !

Ethabituellement, lorsque je les revois un ou deux mois aprÚs, soit les choses se sont enclenchées, malheureusement, vers un début d'anorexie, soit les parents, une fois sur deux, annulent le rendez-vous: ils appellent en disant qu'ils me remercient parce qu'en fait, cela va beaucoup mieux, c'est réglé, ou ils viennent pour s'entendre dire que tout va bien, on se

Tout d’abord, je les ai trouvĂ©s affreusement blancs, et pour tout dire d’un blanc crasseux. Pourtant, c’est sĂ»r, ils s’étaient lavĂ© la figure au moins trois fois avant de me rencontrer. Ce sont des malades de l’hygiĂšne corporelle. Douche tous les soirs, bains les jours sans Ă©cole, brossage de dents au moins deux fois par jour – trois fois si je dĂ©jeune sous leur nez –, Ă©galisation des ongles de pieds et de mains, et j’en passe. Mais le blanc de leur visage n’était pas aussi immaculĂ© que la robe de sƓur Marie-de-la-CharitĂ©, par exemple. Ils Ă©taient d’un blanc multicolore blanc rosĂ© sur les joues, blanc bleutĂ© sous les yeux, blanc grisĂątre sur son menton Ă  lui, blanc verdĂątre sur ses paupiĂšres Ă  elle. Blancs d’angoisse. J’avais sous les yeux deux Blancs blancs de peur. Je ne sais pas si c’était pour m’assortir Ă  eux, mais sƓur Marie-de-la-CharitĂ© m’avait habillĂ©e d’une trĂšs jolie robe blanche en batiste – je me demande encore oĂč elle avait dĂ©gotĂ© ce magnifique exemple de tenue endimanchĂ©e pour petite fille sage et pourquoi je n’avais encore vu aucune d’entre nous habillĂ©e comme ça – d’ordinaire, nous portions des guenilles marronnasses. Malheureusement, je n’ai pas pu emporter ma jolie robe de dentelle blanche dans ma nouvelle vie et pour tout dire, je ne l’ai pas portĂ©e trĂšs longtemps, deux heures maximum. La rencontre a eu lieu dans le parloir», la seule piĂšce de la maison qui donnait sur l’unique arbre – comme nous l’appelions alors qu’il s’agissait tout au plus d’un arbrisseau rabougri – dont s’enorgueillissait notre courette poussiĂ©reuse et dĂ©solĂ©e. À la fois curieuse et pleine d’apprĂ©hension, je me tenais dans un coin, droite comme un i, les mains derriĂšre le dos, les pieds bien joints, comme me l’avait conseillĂ© sƓur Marie-de-la-CharitĂ©. Il s’agit, m’avait-elle rĂ©pĂ©tĂ© toute la semaine, de faire bonne impression, ta vie dĂ©pend de cette rencontre.» Quel fardeau, me dis-je aujourd’hui, pesait sur les frĂȘles Ă©paules d’une fillette de sept ans, malingre, pouilleuse, noire et ignorante. AprĂšs quelques interminables minutes sans Ă©vĂ©nement notable, ils ont dĂ©collĂ© de leur coin Ă  eux, tout prĂšs de la porte que sƓur Marie-de-la-CharitĂ© avait doucement refermĂ©e en me lançant un petit signe d’encouragement. Leurs premiers mouvements m’ont fait ouvrir de grands yeux perplexes et m’ont alarmĂ©e impossible en l’état de dire si je leur avais fait bonne impression, mais je peux certifier que, Ă  moi, ils ont fait d’emblĂ©e une trĂšs mauvaise impression, car lui s’est soudain mis Ă  quatre pattes et Ă  ramper dans ma direction et elle Ă  sortir de son sac des machins impossibles Ă  identifier et qu’elle me tendait en faisant des bruits bizarres avec sa bouche – un peu comme chez nous on appelle les poules pour qu’elles viennent picorer. Ils se sont retrouvĂ©s assis sur leurs talons Ă  un mĂštre de moi et Ă  grand renfort de gestes, m’ont dit papamamacristel». Les machins se sont rĂ©vĂ©lĂ©s ĂȘtre des objets qui m’étaient pour la plupart inconnus Ă  l’époque mais dont certains ressemblaient Ă  des bĂ©bĂ©s. Il ne s’est pas passĂ© grand chose d’autre ce jour-lĂ . Quand ils sont repartis, elle pleurait et lui la tenait par les Ă©paules. Ma nouvelle vie ne commençait pas sous les meilleurs auspices. Le lendemain, sƓur Marie-de-la-CharitĂ© m’a obligĂ©e Ă  mettre de nouveaux vĂȘtements qui ne me plaisaient pas du tout il y avait une jupe plissĂ©e qui me serrait Ă  la taille mais me descendait jusqu’aux chevilles – je ne comprends toujours pas comment une jupe pouvait ĂȘtre Ă  la fois trop serrĂ©e et trop longue – puis un corsage rouge boutonnĂ© jusqu’au cou et qui m’étranglait. Mais le pire, c’était les chaussures. Je n’en avais jamais mis, pour ainsi dire jamais vu si ce n’est les espĂšces de savates que portaient les sƓurs. J’ai appris plus tard que les miennes s’appellent des chaussures vernies », elles Ă©taient jolies – j’adorais tout ce qui brillait – mais elles me faisaient horriblement mal aux pieds. Une torture inĂ©dite, mais non moins pĂ©nible. La veille, on m’avait mis une espĂšce de fichu sur la tĂȘte en m’expliquant qu’il valait mieux cacher mes cheveux tondus. Ceux-ci n’avaient pas poussĂ© pendant la nuit, pourtant, je suis allĂ©e Ă  mon deuxiĂšme rendez-vous tĂȘte nue. Il aurait Ă©tĂ© prĂ©fĂ©rable qu’il en soit autrement, bien sĂ»r, encore une de ces petites dĂ©ceptions Ă©vitables si les adultes rĂ©flĂ©chissaient un peu. Car cette fois-ci, ils avaient emportĂ© plein de petites boules de toutes les couleurs qu’ils ont malgrĂ© tout sortis de leur sac. Je ne voyais pas du tout ce que j’étais censĂ©e faire avec et, Ă  tout hasard, je les rĂ©unissais en petits tas que je faisais et dĂ©faisais. Passionnant. Ce n’est que bien plus tard, quand enfin mes cheveux ont Ă©tĂ© assez longs, que j’ai compris Ă  quoi servaient les jolies boules multicolores Ă  pendre au bout de mes petites tresses et Ă  faire de la musique quand je secouais la tĂȘte. Cela a dĂ» la frustrer car Ă  l’époque il n’y avait pas l’ombre d’une chance de faire ne serait-ce qu’une minuscule tressette. Nous allions ainsi de dĂ©ception en dĂ©ception, je ne comprenais toujours pas ce que signifiait ce papamamacristel» que j’entendais Ă  tout bout de champ. Sans doute ont-ils pensĂ© que j’étais sourde et muette ou idiote ou tout ça en mĂȘme temps ; je n’ouvrais pas la bouche, ne souriais pas mais observais intensĂ©ment ces drĂŽles de Blancs de plus en plus blancs avec qui j’allais vivre ma nouvelle vie. Un jour, contre toute attente et de façon tout Ă  fait absurde et incomprĂ©hensible, je me suis retrouvĂ©e dans leurs bras. On formait une espĂšce d’amas de chiffons mouillĂ©s jetĂ©s par terre au milieu du parloir. Extrait de La Vie en noir et blanc» in DĂ©liens, recueil de nouvelles en recherche d’éditeur Partager . 251 83 300 504 390 495 708 542

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